Publié le 14 juin 2023 Mis à jour le 28 novembre 2023

La Faculté de santé de Toulouse enrichit sa collection de portraits anciens avec l’arrivée du portrait de Charles Gerber. Personnage emblématique, professeur de médecine puis de botanique entre 1919 et 1928 au 37, des Allées Jules Guesde à Toulouse.

La galerie de la Faculté de santé compte désormais 46 portraits de grandes figures de la médecine de Toulouse. Charles Gerber rejoint à présent ses pairs Antoine Dumay, François de Purpan, Jean Astruc, Charles Viguerie, Alexis Larre etc... Ces huiles sur toiles, inscrites depuis 2009 au titre des Monuments Historiques, constituent une grande richesse patrimoniale. Les plus anciens datent de 1776, et leur typologie présente de nombreux points communs avec les portraits réalisés pour de grandes corporations comme celles des Professeurs et des Capitouls.
Portrait Gerber
Portrait Gerber


Pour marquer la réception de cette nouvelle toile, une cérémonie a été organisée fin mai 2023 à la Faculté de santé de Toulouse en présence de Didier Carrié, Doyen assesseur de la Faculté de santé, d’Odile Rauzy, Doyenne-Directrice du Département médecine, maïeutique et paramédical, Vice-Doyenne de la Faculté de santé, Nathalie Séjalon-Delmas, Directrice du SCECCP et des descendants de Charles Gerber à l’origine du don. Le lien avec la famille a pu être établi grâce au travail documentaire du Service commun d’étude et de conservation des collections patrimoniales (SCECCP) de l’Université Toulouse III – Paul Sabatier. C’est à l’occasion de l’exposition sur Picot de Lapeyrouse en 2021, que Charles Gerber a été identifié par la production de plusieurs articles.
 
Groupe portrait
Groupe portrait
Famille portrait
Famille portrait


Professeur Gerber : au tableau !

Né en Vendée le 15 avril 1865, c’est d’abord comme étudiant que Charles Gerber fréquente la faculté de santé de Toulouse au 37 Allées Jules Guesde, avant de partir à Paris pour obtenir un doctorat en Médecine et en Botanique.
Après un passage à Alger, il est professeur à Marseille lorsqu’éclate la Première guerre mondiale. Pas mobilisable, divorcé, père de 3 enfants, il décide de s’engager volontairement. A son retour, blessé, médaillé (Croix de guerre, Légion d’Honneur), il décide de revenir à Toulouse. Il démarre une deuxième carrière et une deuxième vie à partir de 1919 : il est professeur de botanique médicale à la Faculté de médecine, et s’installe en Lauragais avec sa deuxième épouse avec qui il a deux enfants.
Du professeur, de l’homme public, il reste quelques témoignages. Ses cours étaient réputés « vivants », il était un maître qui savait instruire ses élèves, mais il pouvait aussi « les divertir ». Il organisait des excursions, des herborisations, toujours prêt à transmettre. Son laboratoire était encombré de livres, il fréquentait assidument le Donjon où étaient conservées alors les archives municipales de Toulouse. Il était cordial, malicieux, enthousiaste et toujours au travail. Cet infatigable membre de nombreuses sociétés savantes, n’a pas hésité à s’impliquer dans la vie sociale : très actif dans les organisations professionnelles, il a été candidat socialiste aux élections législatives en 1928 dans la circonscription de Villefranche de Lauragais.
Il a été aussi et surtout un auteur prolifique avec non pas un domaine de prédilection, mais trois : la botanique générale, la chimie biologique et les dernières années l’histoire des sciences. En tout près de deux cent publications !
© SCECCP, UT3