Publié le 16 mai 2023 Mis à jour le 25 mai 2023
Le congrès international d’imagerie médico-légale, organisé par l’université Toulouse III – Paul Sabatier et l’International society for forensic radiology and imaging (ISFRI) du 25 au 27 mai, réunira radiologues, médecins légistes, dentistes, anthropologues et scientifiques du monde entier. Parmi les thématiques abordées, l’autopsie virtuelle, ou virtopsie, occupe une place de premier choix. Et pour cause, cet outil radiologique révolutionne la médecine légale depuis plusieurs années.

Comment déterminer avec certitude la raison exacte d’un décès ? C’est ce genre de question qu’élucide quotidiennement Fabrice Dédouit, radiologue et médecin légiste UT3 au Centre hospitalier universitaire (CHU) de Toulouse. Là où l’autopsie traditionnelle n’est pas suffisamment convaincante, la virtopsie prend le relai.

L’autopsie virtuelle est un outil radiologique permettant l’imagerie en coupes, via des scanners et IRM, afin d’avoir une documentation d’un corps et de ses éventuelles lésions. L’acquisition de ces images peut également se faire avec un produit de contraste injecté, rendant davantage visibles les vaisseaux sanguins du défunt.
 

« A l’image du chirurgien qui utilise des images préopératoires pour préparer son intervention, le médecin légiste utilise la virtopsie pour préparer la sienne », compare le radiologue.


Pionnier français de cette nouvelle pratique qui a émergé en 2002, Fabrice Dédouit détaille que les intérêts sont nombreux. Parmi eux, la conservation des images qui peuvent être interprétées autant de fois que voulu, « là où une autopsie médicolégale ne peut être réalisée qu’une seule fois. » Ces clichés ainsi produits sont d’autant plus utiles qu’ils concernent le corps entier. « Or, une autopsie traditionnelle ne permet pas d’arriver à ce niveau d’exhaustivité. Le scanner permet une visualisation parfaite des épanchements gazeux et des structures osseuses, pas forcément toutes faciles d’accès en pratique. »

Pour le médecin légiste, « ce qui est vraiment révolutionnaire, c’est l’injection du produit de contraste dans un corps défunt qui permet une précision inouïe. » Les chiffres sont clairs : en moyenne, une virtopsie avec cette injection diagnostiquera 40% de lésions supplémentaires qu’une autopsie classique, contre 15% sans injection. En plus d’être assez rapide, l’autopsie virtuelle produit des images de corps qui sont plus supportables pour la famille de la personne décédée et les jurés, et très utiles dans les procédures judiciaires.

Car il ne faut pas perdre de vue que le médecin légiste « est un auxiliaire de justice qui contribue à éclairer le magistrat, ainsi que des circonstances de décès », précise Fabrice Dédouit. « Les dernières avancées technologiques permettent par exemple, lors d'un accident de la route, de modéliser plusieurs scénarios d'accident en scannant le véhicule, le lieu et la victime avec un scanner surfacique. Ce qui fait appel à tout un cortège de spécialités scientifiques, dans lequel s’inscrit parfaitement la virtopsie », conclut-t-il.

 
Le congrès d’imagerie médico-légale aura lieu du 25 au 27 mai 2023, à l’hôtel Palladia de Toulouse, et c’est :
 
  • plus de 180 participants,
  • des intervenants internationaux venant des quatre coins du monde,
  • plus d’une vingtaine de pays représentés,
  • 15 exposants ou partenaires.
L’objectif de cette nouvelle édition du congrès consacrée à la radiologie et aux nouvelles techniques d’imagerie médico-légale qui se déroulera à Toulouse permettra de rencontrer les différents partenaires clés de ces domaines d’intervention ainsi que de :
 
  • renforcer et développer le domaine de la radiologie et de l’imagerie médico-légales,
  • favoriser un dialogue productif et des opportunités de collaboration avec des organisations médico-légales internationales,
  • mobiliser les industriels et la communauté scientifique nationale et internationale sur les thématiques proposées,
  • développer et dynamiser des programmes de recherche en radiologie et en imagerie médico-légales,
  • promouvoir l’éducation et la spécialisation dans le domaine de la radiologie et de l’imagerie médico-légale,
  • encourager l’interaction entre les différents acteurs, les experts académiques et les professionnels du secteur de l’imagerie médico-légale,
  • découvrir les dernières avancées dans le domaine, depuis les connaissances fondamentales jusqu'aux applications, pour répondre aux problématiques actuelles.